« Jusqu’ici tout va bien… Mais l’important c’est pas la chute, c’est l’atterrissage ». La Haine de Mathieu Kassovitz 

Burn out que faire ?

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par Jean Fromont

Mon beau-père me demande si je peux aider son amie proche.

Son mari s’inquiète d’un possible burn out.

Et, beau-papou étant passé par là, Il prend la chose au sérieux. Et il a raison. Trois ans de remise en selle lui ont appris la leçon.

Voici le topo :

Lucie – nous l’appellerons ainsi – la cinquantaine vit un calvaire.

Broker dans le Yachting, voilà 20 ans qu’elle bâtit consciencieusement son activité pour le compte de l’agence qui l’emploie. Les affaires fleurissent pour elle, sans pour autant qu’elle en fasse étalage ou soit dans la démesure.

Et paf…

La déferlante du Corona s’abat sur l’économie. Même le Yachting y passe. Sacrée tempête. Il vient tromper l’adage « le Luxe ne connaît pas la crise ».

Résultat de ce typhon ? Plus une seule location. Lucie doit travailler deux fois plus pour gérer les annulations et autres conflits juridiques entre propriétaires et locataires.

Des heures et des heures de tractation pour démêler ces conflits à 6 chiffres.

Ménager les parties, sans pour autant rentrer un seul euro de chiffre d’affaires.

Dans une profession qui fonctionne à la com’, on peut comprendre l’ampleur de la déferlante pour notre Broker. Il faut pourtant cravacher sans savoir s’il y aura une reprise à court ou moyen terme.

Pour ne rien faciliter, elle gère comme tant d’autres ses enfants en parallèle, qui, confinés ne vont plus à l’école.

Voilà comment on peut glisser de façon insidieuse vers l’épuisement.

Imaginez une énorme corde de voilier, tendue à l’extrême.

Un à un, les fils qui la composent lâchent. Mais, vu sa taille, elle va tenir bon, résister… un long… moment.

Mais elle lâchera… d’un coup ! Sans prévenir. Vous aurez ensuite deux cordes. Bon courage pour relier tous les fils.

Lucie à un problème supplémentaire et nous sommes nombreux à le partager…

Elle a sans le savoir… une prédisposition au surmenage, donc au burn out…

Elle fait partie des gens qui s’investissent énormément dans ce qu’ils entreprennent. Ils/Elles se donnent corps et âme. Ainsi le nez collé, voire soudé au guidon, on s’oublie. Notre travail a la préséance.

La bonne nouvelle, c’est qu’il y a des solutions. Elles sont même nombreuses.

Nous en verrons de puissantes dans cet article. J’ai de plus ciblé celles qui sont 100 % plaisir. Autant en profiter, non ?

Bah oui, car vous (et votre entourage) le valez bien ?

Définition : Le Burn-out est un syndrome d’épuisement professionnel (épuisement physique et mental)

 

Table des matières :

  1. Reconnaître et accepter la situation – première clé anti burn-out
  2. Les risques si vous continuez comme si de rien n’était (…quelle folie)
  3. Repérer les signes avant-coureurs du burn-out
  4. Reprendre contact avec vous-même, votre corps, votre essence profonde
  5. Vos outils anti burnout

 

 

Reconnaître et accepter la situation – première clé anti burn out

Reconnaître qu’on est au bord du burnout demande du courage. Pourtant, c’est le premier pas, indispensable, vers la résolution de ce que vous vivez.

Attention ! Nous sommes extrêmement efficaces quand il s’agit de se mentir à soi-même. Des champions pour nous voiler la face.

« Ce n’est pas si grave ».
« De toute façon, je n’ai pas le choix, j’ai besoin de ce boulot ».
« J’en ai connu d’autres ».
« Le burn out ça touche les autres »,
« tant que ça tient », « on compte sur moi ».
« T’es gentil avec tes histoires, mais si je ne le fais pas, qui va le faire ».

 

Refuser de voir le burn out arriver mayway

 

Ça vous parle ? ? Rappelez-vous que nous vivons dans une société qui valorise la réussite et malheureusement méprise l’échec, et/ou tout ce qu’elle juge comme de la faiblesse ou risquerait de freiner la croissance.

Non prise en compte dans le cadre du travail des fausses-couches précoces par exemple. « Bah quoi ? Y a du boulot et il va pas s’faire tout seul ».

En outre, la société, parfois, nous conditionne. Vous savez ce genre de phrase : « Tu es un homme. Les hommes ne pleurent pas… »
Nous apprenons à refouler nos émotions. À nous couper de nous-mêmes.

Cela explique le formidable essor du développement personnel, des thérapies brèves. Tant les gens aspirent à se reconnecter, à retrouver qui ils/elles sont.

 

 

 

Les risques si vous continuez comme si de rien n’était (…quelle folie)

Il y a quelques années, nous avions accueilli dans mon équipe une stagiaire. Elle bénéficie d’un programme de reprise progressive suite à burn out.

Lors de notre entretien préalable pour parler de l’éventualité du stage, elle m’explique ce qu’elle a traversé.

Corvéable à merci, elle était la femme de confiance d’une richissime famille.

Elle gérait depuis des années les évènements, le marketing, la fondation et mille autres tâches pour leur compte.

Séparée, elle élevait (quasi de chez quasi) seule ses deux enfants. Jusqu’à ce que là aussi « Paf »… Burn-out.

Elle me racontera plus tard l’ampleur de la magistrale claque. Incapable alors, de lire deux lignes d’affilée. Sa vision devenait floue. Perte de la mémoire à court terme. Et j’en passe…

C’est comme rouler à 250 km/heure sur l’autoroute et prendre un mur… Ça arrête instantanément. Boum.

Je vous dis cela pour que vous relativisiez l’importance de toutes les urgences qui vous empêchent de lever le pied.

Arrêtez-vous quelques secondes et posez-vous la question ?

Qu’est-ce qui dans votre actualité est si vital, qu’il justifie de se prendre un mur alors que vous filez à toute allure ? (Nous verrons plus bas dans cet article comment changer notre vision des obligations stressantes)

Contrairement à ce que l’on croit, beaucoup de deadlines peuvent être discutées, négociées. Et mieux vaut prendre un peu plus de temps et rendre un travail, que rien du tout, car on n’a pas eu la sagesse d’écouter son corps.

La maxime populaire le sait bien « l’essentiel, c’est la santé ».

Et en parlant de santé, faisons les comptes avec notre stagiaire :

X mois de souffrance au travail

X mois d’arrêt maladie

X mois avant de pouvoir ne serait-ce qu’imaginer retravailler

X mois de stage (par paliers progressifs en commençant à 2 jours par semaine)

X mois de coaching

X mois pour reprendre confiance en elle

X mois pour retrouver un job sous contrat

X mois de galère financière

= une ardoise que je ne vous souhaite pas d’avoir à payer.

Heureusement pour la personne dont je vous parle, elle a une telle force intérieure, une telle résilience, qu’elle a appris à chaque pas de cette situation, pour en sortir grandie.

Sans ça, elle aurait pu exploser le compteur.

Alors reprenez la question ci-dessus. Avez-vous bien pesé les pour et les contre ?

Prenez le temps d’en gagner.

 

 

 

Repérer les signes avant-coureurs du burn out

(Ne faites pas ce qui va suivre. Merci pour la grenouille ?).

Si vous placez une grenouille dans de l’eau bouillante, elle fera tout ce qu’elle peu pour sortir du récipient.

Par contre, si vous la placez dans de l’eau dont vous augmentez la température degré après degré, notre rainette va graduellement s’habituer à la température jusqu’a… son dernier souffle.

À l’image de ce pauvre batracien, nous nous habituons progressivement au stress professionnel. Degré après degré, nous ne voyons pas venir le danger…

Dès lors comment ouvrir les yeux ?

  • Avez-vous le sentiment de faire du sur place au travail ?
    Quelle que soit la charge abattue vous croulez sous les tâches.
  • En y pensant bien, vos proches vous ont fait des remarques, « tu travailles trop », « tu es irritable, à cran, sur les nerfs ! »
  • Vous avez l’impression que pour vous débarrasser de cette satanée fatigue, vous pourriez hiberner 10 ans.
  • Vous dévaloriser? Ah ça oui, en ce moment, vous savez faire. Et faut pas trop vous pousser ?

Bravo, vous avez osé faire face à votre part d’ombre. Pas de politique de l’autruche. Il est temps de faire un pas vers vous.

 

 

 

Reprendre contact avec vous-même, votre corps, votre essence profonde

Faites-vous un weekend seul(e), 100 % pour vous.

Au menu ?

Tous les petits plaisirs de la vie que vous ne vous êtes plus autorisé depuis un moment.

Un massage. Idéal pour que le corps puisse « lâcher des choses ».

Lire le dernier bouquin de votre auteur préféré·e.

Vous balader sans but précis, sans n’avoir rien à faire. Poussez l’audace à vous mettre en mode avion, le monde n’arrêtera pas de tourner. Et qui sait, vous pourriez peut-être décoller.

Profitez de ce temps pour écouter vos EN-VIES. Quelles sont-elles ?

Prenez quelques minutes pour noter celles que vous avez mises en sourdine depuis des lustres. Celles qui ont été piétinées par vos obligations et autres impératifs.

C’est bon ?

Quels pourraient être les plus petits pas que vous pourriez faire vers elles ?

Écrivez-les. Puis essayez pour voir !

 

 

 

Ça vous nourrit en profondeur ?

C’est bon signe. Vous vous reconnectez à qui vous êtes.

Vous vous autorisez à ré-émerger.

Dites-nous en commentaire le programme que vous vous êtes octroyé·e.

Ah et au retour du Weekend ou des vacances ne repartez pas plus rapide qu’Usain Bolt.

Oui oui oui, je vous vois venir. Vous êtes capable de vous dire « c’est bon j’ai coupé ». Just an illusion

Capitalisez sur cette pause que vous vous êtes offerte.

Aménagez votre équilibre vie pro/perso.

Cela vous fait peur, vous n’avez pas le temps ?

Dans ce cas, commencez petit. Offrez-vous une demi-heure par jour qui VOUS appartient.

Pas d’enfant, de chien, de conjoint, de courses, de patrons, de démarche, d’obligation, de…

 

 

 

Vos outils anti-burn-out

Il y en a pour tous les goûts, et ils sont nombreux.

Certains plairont davantage aux âmes artistes, d’autres aux rationnelles qui préféreront comprendre les mécaniques en jeu.

 

Plongez en mode Alpha : l’autohypnose ou la méditation

Au choix, en fonction de ce qui vous attire le plus. Vous trouverez pléthore de pistes pour vous guider. Si vous aimez les voix graves dites-le-nous, je vous en enregistre.

L’autohypnose et la méditation donnent très rapidement des résultats. Surtout quand vous êtes à deux doigts de la rupture. Mais le secret pour maximiser les bénéfices, c’est la régularité. Ne vous faites pas d’indigestion, quelques minutes suffisent.
Et je le répète : RÉ-GU-LA-RI-TÉ. Oui TOUS les jours un peu. Mais ce sera comme une gorgée d’air après deux minutes d’apnée.
Dites-moi en commentaire si vous aimeriez une piste sur un sujet spécifique.

La respiration

Prescrite à volonté.

Cela fonctionne pour une montée d’angoisse, de stress, de frustration ou toute autre émotion négative. C’est gratuit alors zéro excuse pour s’en passer !

La technique de la respiration en carré est notamment utilisée par les forces spéciales américaines.

Inspirez sur 4 temps, retenez votre souffle 4 temps, expirez (4t), bloquez à nouveau (4t). Recommencez jusqu’à ce que vous alliez mieux. Vous serez surpris de la rapidité et de l’efficacité !
La cohérence cardiaque aussi multiplie les bienfaits.

Méthode : 365 = Trois fois par jour, respirer pendant 6 minutes en faisant des inspirations de 5 secondes et des expirations de 5 secondes.

 

Trouver une oreille attentive et bienveillante

L’Humain a un besoin immense d’être compris.

Il préfèrera souvent être entendu et compris plutôt qu’avoir un interlocuteur qui donne des leçons solutions.

 

Ayez un exutoire

La grenouille qui voulait devenir plus grosse que le bœuf n’en avait pas, elle ! (Je ne sais pas ce que j’ai contre les grenouilles aujourd’hui, leur fête sûrement).

L’idée est que le stress nous fait gonfler comme un ballon de baudruche.

L’exutoire (une passion, un sport, un sexy time, du bon temps entre amis,) nous permet de dégonfler le ballon, de lâcher la pression pour ne pas éclater.

 

Faites-vous aider par un professionnel

Parlez-en à votre médecin (#PubRadio : « ceci est un médicament, parlez-en à votre médecin »).

Vous n’osez pas ? Vous voudriez un guide

? « burn out que dire au médecin ? »
Décrivez-lui votre mode de vie actuel, ça suffira ?

? « burn out quel médecin consulter »
Votre médecin de famille, sil/elle le juge opportun, il/elle pourra prescrire un arrêt maladie.

Ou, adressez-vous à un psychologue, un·e coach spécialisé·e dans le domaine du travai (MayWay par exemple), un·e hypnothérapeute, un·e praticien·ne en Clean Langage, un·e sophrologue

Allez vers la profession qui résonne le plus en vous. Confiance et lâcher-prise sont importants dans la relation de soin.

Où va votre intuition ?

Si elle est un peu bouchée en ce moment, et je le comprends, demandez à votre entourage s’ils ont quelqu’un à vous recommander. La confiance est un facteur clé dans une relation thérapeutique et/ou d’accompagnement.

Vivre au présent

Allez soyons honnêtes, combien de temps passons-nous dans le passé ou le futur. Soit à refaire le match, soit à se faire un bon shoot de nostalgie ou encore à fantasmer nos possibles… En oubliant, bien évidemment, de faire le moindre pas concret vers eux.

STOP

Retour au présent. Notez le confort qui s’y trouve. Pas d’obligation impérieuse, si urgente qu’il faille y répondre dans la seconde. Juste du calme.
Retour à votre respiration…

 

Le rire

Le rire est un excellent moyen pour le corps de relâcher la pression.

 

Mettez à jour votre perception des évènements stressants

Vous connaissez le principe. Si je porte des lunettes roses, je verrai le monde en rose.

Nous le savons depuis longtemps. Au 1ᵉʳ siècle, Épictète nous disait que « ce ne sont pas les évènements qui perturbent les hommes, mais l’idée qu’ils s’en font ».

Nous avons tous une vision déformée de la réalité.

Nous portons des lunettes ? qui filtrent le monde. En fonction de notre passé, de nos croyances, de la société… (voir le principe de la carte et du territoire en PNL).

Ainsi, il est courant (à fortiori en pré-burn out), d’exagérer les risques « si je ne réussis pas, je perds tout… »…. De faire enfler le stress.

Écrivez une pensée négative qui vous vient lorsque vous stressez. Donnez-lui une valeur en termes d’intensité.
0 elle ne vous effleure même pas. 10, c’est la cata, votre monde s’écroule.

Notez maintenant tous les arguments en faveur de cette pensée, ceux qui la justifient.

Puis passez aux éléments contre. En prenant un peu de recul (et après avoir fait la respiration en carré ☺)

Évaluez à nouveau de 0 à 10 l’impact sur vous de cette pensée négative.

 

Programmez un auto-bilan

Ajoutez à votre calendrier, une invitation dans un mois pour :

– Vérifier que vous avez réellement pris du temps pour vous, fait des actions allant dans le sens de botter les fesses du burn-out.

– Mesurer comment vous vous sentez, quel est l’impact. Prendre conscience de l’amélioration aidera à se rappeler d’utiliser les outils quand la vie vous ramène à un nouveau cycle de rinçage dans la machine à laver. Quand les to do lists et autre obligation vous asphyxient.

Notez le positif, le négatif. Également, ce qui vous a le plus apporté.

Définissez les prochaines étapes pour le mois à venir.

Je serai heureux de connaître vos progrès, vos astuces, via les commentaires. Ils seront source de motivation pour les autres.

 

Préparer « l’après »

Attention, cette étape ne doit pas venir trop tôt dans le processus.

Accordez-vous du temps, cela fait longtemps que vous êtes en apnée.

Faites vôtre la méthode des petits pas.

Repérez ce qui a créé cette situation de (quasi) burn-out.

Est-ce de ne pas savoir dire non ?

Votre entreprise qui demande toujours plus ?

Une surenchère entre les urgences du boulot et les obligations de la vie familiale ?

Si vous sentez un décalage entre vos aspirations profondes et votre quotidien, peut-être est-ce le temps de faire un bilan de compétences.

– Par exemple pour rééquilibrer la balance pro/perso.

– Ou pour aller vers un domaine qui vous passionne et soit pour vous énergisant.

– Ou encore cherchez le type d’environnement qui vous convient (ex. une entreprise avec telles valeurs…).

 

Le sujet du burnout est vaste et je vous invite à me demander des précisions sur un point que vous aimeriez voir approfondi.

 

Merci de nous avoir lu. Prenez-soin de vous ?

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